PREAMBULE

L’actualité, tous les jours, nous montre que l’écologie n’est pas une mode pour faire joli, mais une question de survie dans les années à venir. C’est une réflexion à la fois centrale et transversale pour nous Leucatois, puisqu’elle conditionne aussi bien :

  • Notre santé: nous sommes soumis à plusieurs sources de pollution de l’air par l’excès d’utilisation des voitures (proximité de l’autoroute, pics saisonniers sur la commune, faiblesse des transports en commun), de l’eau (pollution de l’étang par pesticides et médicaments, de la mer par un déversement mal controlé des eaux pluviales et des déchets qu’elles transportent), de la terre (pesticides).
  • Notre alimentation: nous n’avons pratiquement aucune autonomie alimentaire alors que la sécurité alimentaire est un problème grave avec tous les scandales sanitaires auxquels nous sommes confrontés actuellement (production maraîchère et fruitière quasi inexistante, pas d’élevage hormis le troupeau de moutons en visite quelques mois par an)
  • Nos emplois: les métiers autour de l’agriculture et l’environnement, autour du recyclage également sont en plein essor, et représentent une alternative pérenne au tourisme de masse. C’est même le 1er fournisseur d’emplois annoncé par nombre d’experts pour les années à venir.
  • Notre qualité de vie: un urbanisme intégrant massivement des végétaux en tout genre (comestibles ou non) a un impact positif, autant pour la qualité de l’air (consommation du CO2, abaissement des températures), que pour notre plaisir visuel : les arbres, les fleurs, c’est beau !!!

Pour organiser au mieux la TRANSITION ECOLOGIQUE indispensable à la commune de Leucate, il est ressorti des travaux du groupe que :

–  le service environnement doit être renforcé et doté de plus de moyens humains et financiers, pour assurer les missions de mise en œuvre des projets, d’accompagnement pédagogique de la population et des écoliers et de veille concernant les nouvelles méthodes efficaces à l’œuvre dans d’autres communes, pour préserver l’environnement.

les principes de l’économie circulaire sont particulièrement adaptés pour réduire les impacts environnementaux en produisant, consommant, et recyclant « local » 

QUELQUES PROPOSITIONS!

Retrouvez toutes les propositions dans les comptes-rendus des 5 ateliers (février à juin) sur le blog : elles sont trop nombreuses pour figurer toutes ici. Merci d’apporter vos remarques, questions, contributions, afin d’enrichir le sujet et de construire ensemble un beau projet pour Leucate !

1/ Respect du cadre législatif de protection de l’environnement:

La commune a obligation de s’appuyer sur de nombreux textes législatifs, et ne le fait pas toujours (loi littoral, règlementation des territoires, liés aux espaces naturels, aux déchets, à l’eau, à l’énergie, plans de prévention des risques littoraux – qui sont détaillés dans l’atelier urbanisme – , inondations, naturels …). L’information de la population et la transparence dans les actions sont nettement insuffisantes.

On assiste par ailleurs à une réduction des espaces naturels, protégés ou non (artificialisation des sols au Mouret par des autorisations d’activités professionnelles, circulation de véhicules à moteur dans les zones protégées, artificialisation progressive de certaines zones communales…). Gestion particulière des risques d’incendies : obligation de débroussailler à 50m des maisons (le maire peut faire procéder en cas de défaillance des propriétaires qui seront dans l’obligation d’assumer les frais). Le maintien des moutons sur le Plateau, ainsi que l’ouverture des milieux pour éradiquer les plantes invasives permet de limiter les risques.

2/ Biodiversité :

On constate un effondrement de la biodiversité : insectes, abeilles, oiseaux, poisson

Pour y remédier rapidement, nous avons pensé entre autres à :

  • la plantation massive d’arbres et de végétaux d’ornement ou à usage alimentaire et médicinal, en particulier sur des sites communaux dégradés ou fortement artificialisés: décharges sauvages et pas sauvages, centre ostréicole, parkings, cimetière, alentours de la fête foraine à Port Leucate, abords du stade, terrains naturistes… par exemple. Choisir les essences en fonction de leur utilité pour la biodiversité et éliminer les pelouses qui n’ont pas d’intérêt et consomment trop d’eau. L’eau potable du réseau ne sera pas utilisée pour ces arrosages (voir atelier 5 sur l’eau et les ressources).
  • la création d’une réserve marine en concertation avec les professionnels concernés, pour favoriser une pêche à taille humaine, prospère.
  • l’accompagnement pour promouvoir des activités économiques nourricières (apiculture, maraîchage, bois de chauffage, truffes …) et la transition des activités agricoles existantes vers des pratiques respectueuses de l’environnement (vigne, olives, amandes …)
  • et en particulier l’installation de maraîchers en culture biologique pour créer et approvisionner une cantine bio au minimum pour les écoles primaires.

3/ Déchets :

Notre mode de vie produit des déchets en masse. Leur traitement actuel n’est pas idéal : de plus en plus de déchets à collecter à Leucate, des containers saturés fréquemment (pics saisonniers), et un traitement toujours plus éloigné (Narbonne, Carcassonne puis usines de transformation vers Dijon, voire …exportation dans les pays pauvres !!!).

Nos propositions s’inspirent des principes de l’économie circulaire.

  • produire moins de déchets: formation, information des citoyens par le service environnement (en particulier: limiter les gaspillages, consommer local, ce qui réduit à la fois les sur-emballages et les transports, mais aussi éviter les plats cuisinés, fabriquer soi-même certains produits ménagers…)
  • améliorer la collecte et la sensibilisation par des dispositifs adaptés : plus de points de collecte, vidés en fonction de la fréquentation touristique, des actions pédagogiques plus fréquentes et plus ciblées (notamment sur les plages)
  • valoriser les déchets restants d’abord sur place à Leucate: créer une nouvelle valeur économique et de nouveaux emplois.

– matières organiques =  nourriture pour  poules ou cochons élevés sur place, engrais pour l’agriculture ou les plantations communales, combustibles (biogaz)

certains appareils ménagers, meubles, vêtements, emballages (bouteilles, bocaux en verre mais aussi canettes) = réparés, remis à neuf, nettoyés…et revendus sur place à petits prix =  emplois + lien social

4/ Energies:

  • Favoriser les économies d’énergie: accompagner le diagnostic des habitations « passoires énergétiques » et l’isolation, végétaliser et ombrer des façades pour obtenir une climatisation naturelle.
  • Energies renouvelables: Nous disposons à Leucate de deux ressources inépuisables, propres et gratuites : soleil et vent! Il faut donc absolument développer de petites productions locales, collectives ou individuelles, en recherchant un impact visuel  minimum. En effet, plus l’énergie est transportée, plus on en perd en ligne. Dans tous les cas, la mairie peut avoir un rôle d’impulsion ou d’investissement fort. Actuellement le retour sur investissement est de l’ordre de 8 ans !

5 / Eau douce, bien commun:

Leucate est en état de dépendance préoccupante vis à vis des communes voisines, et classée depuis longtemps, selon les années, en région sub-désertique (200 à 400 mm de précipitations par an). On note aussi beaucoup de gaspillages dans nos pratiques individuelles, dans l’usage municipal, et une mise en valeur de la ressource locale inexistante.

Nous proposons :

  • régie publique de l’eau : faire une étude de faisabilité participative pour sa mise en place, comme c’est le cas dans 60% des communes, petites ou grandes (Paris y compris). Elle permettrait de mettre en place un tarif progressif, plus juste: gratuit pour les premiers m3, et adapté aux usages : familial, agricole, collectif… qui pourrait en outre permettre de limiter les abus de consommation,
  • récupération et stockage des eaux pluviales, et éventuellement des eaux grises après phyto-épuration, dédiées aux arrosages de végétaux (publics ou privés).

=> réserver l’usage de l’eau potable pour la consommation et l’hygiène, afin d’abaisser les coûts de retraitement et éviter la saturation des sites de retraitement de l’eau en période de fréquentation maximale

  • installation de végétaux variés plus adaptés à notre climat, abandon des pelouses sans attendre les arrêtés préfectoraux d’interdiction d’arrosage.

Et de nombreuses autres propositions de bon sens pour faire bon usage de l’eau  (chasse aux fuites sur équipements collectifs, inventaire des anciennes sources et forages privés actuels, sécurisation des arrivées d’eaux pluviales vers l’étang, suite dans le compte-rendu…)

En conclusion, même si certains constats sont alarmistes, la mise en place de tous ces projets est pour nous réellement enthousiasmant, car ils permettent :

– une limitation de nos dépendances énergétiques et alimentaires,

– une limitation active des pollutions en tout genre,

– une relocalisation pérenne de nos emplois,

– une amélioration de notre état de santé,

En bref, une reprise en main de nos vies, dans un environnement beau et régénéré!

Citoyens Leucatois, participez !

Apportez vos contributions ou votre soutien !